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Une rencontre inattendue
C'est ainsi que la dernière tentative de rencontre espérée entre les Présidents Tshisekedi et Kagame, le mercredi 29 janvier dernier à Nairobi, à l'initiative de William Ruto, le Président kényan, autre médiateur officieux, n'avait pu avoir lieu, alors que le M23 soutenu par le Rwanda consolidait son emprise sur Goma au Nord-Kivu.
C'est une rencontre surprise, car le dernier médiateur désigné depuis 2022 par l'Union africaine (UA) dans ce conflit de l'Est de la RDC, à savoir le Président angolais Joao Lourenço, qui préside depuis le 15 février 2025 l'Union africaine (UA), avait annoncé le même jour qu'il quittait officiellement cette fonction de médiateur, en raison de la persistance de blocage entre les deux parties depuis de nombreux mois.
C'est une rencontre surprise, suite au retrait de dernière minute, le lundi 17 mars au soir, du M23, le groupe armé soutenu militairement par le Rwanda opposant aux Forces armées de la RDC (FARDC), la veille de la première rencontre directe prévue à partir de ce même jour à Luanda en Angola avec les autorités de la RDC qui avaient fait le déplacement, alors que cela faisait des années que cette tentative de rencontre essayait d'être organisée. Les autorités de la RDC ont toujours refusé un dialogue direct avec le M23, considéré comme un groupe terroriste, le Président Tshisekedi semblant se résigner à contre-cœur le 13 mars d'accepter une négociation directe, alors que le Président rwandais Kagame exigeait lui cette rencontre préalable avec des dirigeants du M23 avant toute nouvelle rencontre directe avec son homologue Congolais.
Le groupe armé M23 a prétexté la décision de l'Union européenne, prise le lundi 17 mars, soit la veille, de sanctionner neuf de ses dirigeants et entités supplémentaires, pour se retirer des négociations directes, à moins qu'il existe aussi et en réalité un lien non révélé avec cette rencontre inattendue de Doha, permettant à chaque partie de « sauver la face » de leurs exigences initiales avant toute rencontre entre les deux dirigeants.

Les multiples médiateurs africains toujours dans l'impasse dans la tentative de règlement du conflit de l'Est de la RDC au travers des processus de Nairobi et de Luanda
Les médiateurs et coordinateurs internationaux ne manquent pas dans ce conflit de l'Est de la RDC qui durent depuis plus de trois décennies.
C'est ainsi que, suite à la décision du Président angolais Joao Lourenço de mettre fin à sa fonction officielle de médiation que trois nouvelles personnalités politiques africaines ont été désignées le 24 février dernier pour être les coordinateurs médiateurs des pourparlers conjoints dits de Luanda-Nairobi. Il s’agit de l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo, de l’ancien président Kenyan, Uhuru Kenyata et de l’ancien premier ministre Ethiopien Hailemariam Desalegn. Ces trois anciens hommes politiques africains de premier plan, déjà médiateurs dans le passé, ont pour objectif de relancer le processus et d'obtenir la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs afin d'éviter tout embrasement armé régional. Cette décision a été annoncée par le Président du Kenya et chef de l’exécutif de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le Dr. William Samoei Ruto, et par le Président du Zimbabwe et chef de l’exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Emmerson Mnangagwa.
Cette nomination conjointe fait suite au sommet conjoint de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), qui s'est tenu le 8 février 2025 à Dar-es-Salaam en Tanzanie, où le Président Tshisekedi a assisté en visioconférence et s'est fait représenter par sa Première ministre afin d'éviter de rencontrer le Président rwandais, qui a proposé la fusion des deux processus de paix en cours en République démocratique du Congo (RDC); le processus de Luanda, piloté par le président angolais Joao Lourenço et le processus de Nairobi, dirigé par l’ex-président kényan Uhuru Kenyatta.
Pour mémoire, le processus de Nairobi, initié en avril 2022 par l’EAC, avait pour ambition l’éradication de tous les groupes armés locaux et étrangers opérant dans l’Est de la RDC. L'ex-président kényan Uhuru Kenyatta, était déjà le médiateur des pourparlers entre la RDC et le Rwanda dans le cadre du processus de Nairobi depuis 2022.
Pour sa part, le processus de Luanda, lancé le 23 novembre 2022 lors d'un sommet organisé en Angola, visait principalement la désescalade des tensions entre la RDC et le Rwanda, ainsi que la résolution de la crise sécuritaire à l’Est du pays, notamment en lien avec la rébellion du M23. L’annulation, le 15 décembre 2024, du sommet tripartite RDC-Rwanda-Angola et d'une précédente tentative de rencontre entre les deux Présidents, qui devait aboutir à la signature d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, a été perçue par beaucoup comme un échec de ce processus.
La fusion des processus de Luanda et de Nairobi devrait permettre une meilleure coordination des actions diplomatiques et militaires entre la SADC et l’EAC. Elle devrait aussi renforcer l’unité des efforts régionaux et éviter tout chevauchement des initiatives pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.
Dans le cadre de l'instauration d'un dialogue politique « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble», la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) soutenues par le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, Président en exercice de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et le Président de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et Président du Kenya, Williams Ruto militent aussi depuis début février pour des pourparlers avec les groupes armés.
Le 13 mars 2025, les Chefs d'État de la SADC ont acté la fin du mandat de la force militaire SAMIDRC déployée dans l'Est de la RDC
Dans le cadre de la SAMIDRC (Mission de la Communauté de développement d'Afrique australe en République démocratique du Congo), un contingent international de soldats de maintien de la paix, déployé par la SADC depuis le 15 décembre 2023, composé de forces armées de l'Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie, collaborait avec les FARDC afin de lutter contre les groupes armés opérant dans l’est de la RDC. Cette force militaire avait remplacé celle de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), dont Kinshasa réclamait le départ, car accusée d’inaction. Ces troupes n'ont pu empêcher l'offensive éclair des groupes armés soutenus par le Rwanda de janvier 2025 sur Goma au Nord-Kivu et se sont retrouvées encerclées.
La médiation du Qatar
C'est donc sous l'égide d'un autre médiateur, non africain cette fois, l'Émir Cheikh Tamim Bin Hamad AL THANI du Qatar, que la rencontre inattendue a eu lieu ce mardi 18 mars à Doha entre les Présidents Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO et Paul KAGAME afin de donner une nouvelle impulsion au processus de paix.
Alors que la diplomatie qatarienne devait réunir les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi le 23 janvier dernier à Doha, la rencontre avait finalement été annulée après le désistement de dernière minute de Kinshasa. Une attitude qui avait surpris le Qatar, d'autant que c'est le Président Tshisekedi qui avait sollicité la tenue d'une médiation.
La seconde tentative aura donc été la bonne.
Le face-à-face a eu lieu ce mardi 18 mars au Qatar, sous la médiation et la bienveillance de l'émir, pour tenter de trouver une solution à la crise sécuritaire de l'Est de la RDC.
La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion de l'AFC/M23, qui s'est emparée de larges territoires des provinces du Nord et du Sud-Kivu et de piller ses richesses. Des accusations étayées par les réguliers rapports semestriels des Nations unies, mais toujours démenties par les autorités Rwandaises. Depuis, tous les processus essayant de relancer le dialogue entre les deux hommes avaient échoué.


Seule la Belgique a adopté une position de fermété en la personne de son vice-Premier ministre belge et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération au développement Maxime Prévot.
En marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, avait pu s'entretenir le 14 mars avec Maxime Prévot.
En rétorsion, le Rwanda a annoncé de façon unilatérale, la rupture de ses relations diplomatiques avec la Belgique ce lundi 17 mars.
L’UA, dans ses récents communiqués, a certes appelé à un cessez-le-feu, mais sans mentionner explicitement le rôle du Rwanda dans l’aggravation du conflit. Une position jugée trop passive par les autorités congolaises.
De notre correspondant à Paris : Joël RANC
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La région de Tillabéry (ou Tillabéri) est située au Sud-Ouest de la République du Niger dans la zone des quatre frontières (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger) - ©LE COURRIER Africain | Joël RANC
Les récentes attaques de fin mai et début juin 2024 ont entraîné d’importants mouvements de population à Téra, située dans l'extrémité Ouest du Niger dans la région de Tillabéry, exacerbant une situation humanitaire déjà critique.
Mouvements récents de population à Téra
Carte administrative détaillée de la région du Tillabéry et de la sous-région du Téra à l'Ouest du Niger - source UN OCHA (ONU - Bureau de la coordination des affaires humanitaires)
Au Burkina Faso, des groupes armés non étatiques ont lancé des attaques visant des civils dans les communes de Mansila, Kantcari et Sempelga, dans la région du Sahel, au Burkina Faso fin mai et début juin 2024, provoquant une augmentation des déplacements forcés vers le Niger. Cette recrudescence de la violence a forcé 3.068 demandeurs d’asile burkinabés à fuir vers Téra, dans la région de Tillabéri, au Niger, au 30 juin. Dans le même temps, 1.186 ressortissants nigériens ont été déplacés à Tillabéri (voir la carte).
Niger - Carte de la répartition des demandeurs d'asile Burkinabés par commune dans la région du Tillabéri - source Le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (UNHCR) du 22/07/2024
L’émergence et la prolifération de groupes armés dans tout le Sahel génère depuis 2012 une crise complexe. Localisée d’abord dans le nord du Mali, elle s’est répandue dans les régions centrales de ce pays, avant d’embraser graduellement le nord du Burkina Faso et la partie occidentale du Niger, puis de menacer la stabilité de tous les autres pays voisins.
Les défis de l’accès humanitaire
D’une manière générale, la situation sécuritaire le long de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso reste très volatile et complexe.
« Des groupes armés non étatiques au Burkina Faso ont attaqué des civils à la fin du mois de mai et au début du mois de juin 2024, provoquant une vague de déplacements forcés vers le Niger », a précisé le HCR.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), cette « augmentation significative » met à rude épreuve les ressources locales et la résilience des communautés d’accueil.
Les attaques et les affrontements incessants entre les acteurs étatiques et non étatiques ne font pas que déplacer davantage de personnes, ils compliquent également l’accès humanitaire et les efforts de protection. L’insécurité persistante dans ces zones frontalières souligne le besoin urgent d’un soutien et d’une intervention accrus pour faire face à la crise humanitaire croissante.
L’afflux des demandeurs d'asile et déplacés de force exacerbe l’insécurité alimentaire et une situation désastreuse dans cette région de Tillabéry
Sur le terrain, le HCR, en collaboration avec les autorités locales et ses partenaires, a préenregistré près de 500 ménages (3.068 personnes) afin de garantir l’intégrité des procédures d’asile.
En outre, une évaluation rapide de la protection a permis d’identifier plus de 400 personnes vulnérables, dont 207 femmes chefs de famille, 67 femmes allaitantes, 23 femmes enceintes, 6 enfants souffrant de problèmes de santé mentale, 15 enfants souffrant de malnutrition et 106 enfants séparés ou orphelins. Cette évaluation souligne la nécessité cruciale d’interventions de protection ciblées.
Des services de santé et une aide financière polyvalente ont été également fournis pour répondre aux besoins immédiats des déplacés de force et des communautés hôtes. L’aide concerne aussi des fournitures d’articles non alimentaires essentiels, de vêtements, d’abris d’urgence et des latrines sont en cours de mise en œuvre.
Selon les humanitaires, il y a toutefois un besoin immédiat de nourriture, de kits nutritionnels, d’abris d’urgence et de latrines. « Il est urgent de moderniser les points d’eau existants et d’améliorer l’éclairage et les mesures de sécurité ».
Concrètement, l’infrastructure actuelle de l’eau est insuffisante pour répondre à la demande accrue, ce qui nécessite des améliorations pour garantir un accès suffisant à l’eau potable aux personnes déplacées et aux communautés d’accueil. En outre, de nombreux demandeurs d’asile restent dans des espaces publics sans éclairage adéquat, ce qui augmente le risque de violence basée sur le genre (VBG), ce qui souligne la nécessité d’améliorer l’éclairage et les mesures de sécurité.
L’afflux des personnes déplacées et des réfugiés a exacerbé également l’insécurité alimentaire, faisant du soutien nutritionnel une priorité essentielle, en particulier pour les enfants souffrant de malnutrition.
Le HCR travaille en étroite coordination avec les autorités locales, les principaux partenaires (le PAM, CIAUD - le Comité International pour l'Aide d'Urgence et le Développement, l'UNICEF, le RET, une organisation humanitaire spécialisée dans la protection de la jeunesse) et les ONG (Word Vision...) afin de rationaliser les efforts visant à faire face à la crise.
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En outre, les dispositions adoptées autorisent la libre-circulation des personnes et des biens au sein de la Confédération et décident la mise en place d'une force armée unifiée de l'AES et d'un plan dit trilatéral permanent pour les actions militaires.
Sur le plan du développement économique et social, la Confédération de l'AES a décidé de la création entre autres d'une banque d'investissement et la mise en place d'un fonds de stabilisation.
Les points clés de la Déclaration de Niamey :
* Création de la Confédération des États du Sahel (AES) : Une nouvelle entité politique et économique regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
* Dotation de la confédération d'instruments financiers : Afin de soutenir son développement économique et social.
* Mise en place de la libre circulation des personnes, des biens et des services : Favoriser les échanges et l'intégration régionale.
* Lutte contre le terrorisme : Un engagement fort à unir les forces pour combattre ce fléau qui frappe durement la région.
* Refondation des États : Basée sur les valeurs historiques et socioculturelles, pour une gouvernance vertueuse au service des populations.
* Développement durable : Promouvoir une politique économique et sociale endogène, basée sur les ressources propres et un partenariat respectueux de la souveraineté.
* Multilatéralisme inclusif : Contribuer à la paix, à la sécurité, à la justice et au développement au niveau international.
* Coordination diplomatique : Unir les positions et parler d'une seule voix sur la scène internationale.

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