Vendredi, Octobre 10, 2025
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Cette cohabitation inattendue survient après la décision de la junte militaire d'expulser les forces américaines du pays, qui, avec 1000 soldats et des drones, appuyaient jusqu'à présent le Niger dans la lutte contre les djihadistes.
Elisabeth Pierson et agence Reuters
 
Des militaires russes ont pénétré dans une base aérienne au Niger qui abrite des troupes américaines, a déclaré à Reuters un haut responsable de la défense américaine. Cette situation de chassé-croisé répond à une décision de la junte nigérienne d'expulser les forces américaines du pays.
 
Alors que Washington était jusqu’à présent un partenaire clé de Niamey dans la lutte contre le djihadisme, les militaires arrivés pouvoir après le coup d'État de juillet 2023 ont exigé le départ des quelque 1000 soldats américains installés dans le pays... pour demander à la Russie d’y déployer les siens. «(La situation) n'est pas géniale mais gérable à court terme», a déclaré, sous couvert d’anonymat, le responsable américain à Reuters.
 
La même source a précisé que les forces russes ne se mêlaient pas aux troupes américaines mais utilisaient un hangar séparé sur la base aérienne 101, située à côté de l'aéroport international Diori Hamani à Niamey, la capitale. Une information confirmée vendredi par le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.
 
«Les Russes sont dans un complexe séparé et n'ont pas accès aux forces américaines ni à nos équipements», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Honolulu, affirmant que cette situation ne présentait pas de problème majeur. «Je suis toujours soucieux de la sécurité et la protection de nos troupes.
 
Mais pour le moment, je ne vois pas de problème significatif ici en termes de protection de nos forces.»
 

Relations rompues

 
Cette cohabitation entres armées survient à un moment de rivalité militaire et diplomatique des plus aiguës entre Moscou et Washington, sur fond de conflit en Ukraine.
 
La décision du Niger de demander le retrait des troupes américaines est survenue après une réunion à Niamey à la mi-mars, lorsque de hauts responsables américains ont fait part de leurs inquiétudes sur l'arrivée prévue des forces russes. Ils avaient évoqué également des informations selon lesquelles l'Iran chercherait des matières premières dans le pays, notamment de l'uranium.
 
Bien que le message envoyé aux responsables nigériens n'ait pas été un ultimatum, le régime des généraux a réagi en dénonçant «avec effet immédiat» l'accord de coopération militaire passé avec les États-Unis en 2012. «Ils ne l'ont pas très bien pris», a commenté le responsable américain à Reuters. En avril, Washington avait donné son accord pour retirer ses troupes du pays sahélien, sans préciser de délai.
 
Un général américain deux étoiles a été envoyé au Niger pour tenter d'organiser un retrait en bon ordre.
 

Chassés du continent

 
Après le coup d'État, l'armée américaine a déplacé une partie de ses forces au Niger de la base aérienne 101 à la base aérienne 201 au centre du pays, dans la ville d'Agadez.
 
Cette base, qui a été construite par les États-Unis pour un coût de plus de 100 millions de dollars, sert depuis 2018 de base aux drones armés qui ciblent les djihadistes de l'État islamique et du JNIM (groupe affilié à al-Qaida). À la suite des coups d’États successifs en Afrique de l’Ouest, qui ont porté au pouvoir des militaires désireux de se distancier des gouvernements Occidentaux, les États-Unis, comme la France avant eux, sont contraints de retirer leurs troupes d'un certain nombre de pays.
 
Outre le départ imminent du Niger, les troupes américaines ont également quitté le Tchad ces derniers jours, tandis que les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso. Dans le même temps, la Russie cherche à renforcer ses relations avec les pays africains, en présentant Moscou comme un pays ami, sans antécédent colonial sur le continent.
 
Le Mali, par exemple, est devenu ces dernières années l'un des alliés africains les plus proches de Moscou, avec le déploiement des forces mercenaires du groupe Wagner pour combattre les insurgés djihadistes.
Source Le Figaro | Elisabeth Pierson et agence Reuters

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