Vendredi, Octobre 10, 2025
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ANALYSE - Le journaliste américain, réputé proche de Donald Trump, s’est fait rabrouer à plusieurs reprises par Vladimir Poutine qui a profité de l’occasion pour s'adresser directement aux publics américain et occidental.
SPUTNIK / REUTERS
 
Précédée d'une rumeur planétaire, l'interview de Vladimir Poutine par Carlson Tucker, avait selon ce dernier, pour but de « dire la vérité aux Américains sur la réalité en Ukraine et poser les questions que les journalistes n'ont pas voulu poser » au président russe.
 
Diffusé jeudi soir (heure américaine), le premier entretien accordé par le chef du Kremlin à un journaliste étranger depuis trois ans a été visionné plus de cinquante millions de fois. Sur le fond, Vladimir Poutine n'a guère apporté d'éléments nouveaux dans cette interview de plus de deux heures, déclarant qu'une défaite en Ukraine était « impossible » et réitérant sa complainte chronique sur « la Russie trompée par l'extension de l'Otan à l'Est ».
 
Il a aussi écarté l'idée d'envahir la Pologne ou la Lettonie - « nous n'y avons aucun intérêt » - et affirmé une nouvelle fois que Moscou était « prêt au dialogue », contrairement à Kiev.

Tucker Carlson rabroué

Sur la forme, on aura relevé que le « match » - à fleuret très moucheté s'agissant du journaliste conservateur accueilli comme une star en Russie - s'est soldé par une victoire sans appel du chef du Kremlin.
 
Celui-ci a en quelque sorte d'emblée plaqué au sol son interlocuteur en l'entraînant dans un tunnel de vingt-trois minutes consacré à l'histoire de la Russie depuis le IXème siècle pour démontrer l'inexistence de la nation ukrainienne.
 
Manifestement désorienté par cette chevauchée à travers les siècles, Carlson Tucker a tenté de l'interrompre à plusieurs reprises mais s'est fait aussitôt rabrouer - « Je croyais que vous étiez un journaliste sérieux intéressé par l'histoire » - s'est-il vu objecté par Vladimir Poutine manifestement ravi.
 
Et de poursuivre, évoquant les lettres du chef des cosaques d'Ukraine, Bohdan Khmelnytsky, au tsar russe, Aleksey Mikhailovich, dans lesquelles il lui demandait en 1648 d'accepter l'Ukraine comme partie intégrante de la Russie… Le chef du Kremlin a d'ailleurs remis à Carlson Tucker des copies des fameuses missives à la fin de l'interview.
 

« Une organisation (la CIA) pour laquelle j'ai cru comprendre que vous vouliez travailler. Heureusement vous n'avez pas été engagé… » Vladimir Poutine à l’adresse de Tucker Carlson

 
Un peu plus tard, affirmant que le mouvement de Maïdan, en Ukraine, avait été orchestré par la CIA, le chef du Kremlin a lancé nouvelle pique contre l'ex-vedette de Fox News : « Une organisation (la CIA) pour laquelle j'ai cru comprendre que vous vouliez travailler. Heureusement vous n'avez pas été engagé… ».
 
L'Américain ne s'est guère aventuré à questionner le président russe sur les exactions dont se seraient rendus responsables les Russes, notamment à Marioupol et Boutcha. Il lui aurait été difficile d'esquiver, en revanche le sort du journaliste américain Evan Gershkovich, accusé d'être un espion et détenu depuis près d'un an.
 
Vladimir Poutine a affirmé qu'il était possible de trouver un accord pour libération, en échange de Vadim Krasikov, un agent du FSB, les services de sécurité russes, emprisonné en Allemagne pour le meurtre en 2019 à Berlin d'un opposant tchétchène d'origine géorgienne.
 
Le président russe a indiqué que des pourparlers étaient en cours entre services secrets sur ce dossier. Pour Vladimir Poutine, cette interview à fort retentissement, était avant tout l'occasion de s'adresser directement aux publics américain et occidental. « Les États-Unis ont-ils besoin de ce conflit ? Pourquoi ? », a-t-il lancé. « Nous sommes à des milliers de kilomètres de votre territoire national.
 
Vous avez d'autres problèmes : des problèmes de migration, des problèmes avec la dette nationale - trente-trois milliards de dollars. Vous n'avez rien à faire ? Ne vaudrait-il pas mieux parvenir à un accord ? », a poursuivi le président russe.
 
Sur le sujet très attendu de la prochaine élection à la Maison-Blanche, Vladimir Poutine a préféré avancer masquer face au journaliste américain, réputé proche de Donald Trump que l'on sait lui-même très admiratif du chef du Kremlin. « Vous venez de me demander si quelque chose changerait si un autre dirigeant arrivait.
 
Ce n'est pas une question de qui est le dirigeant, de la personnalité d'une personne en particulier », a affirmé M. Poutine en invoquant l'influence des « élites » américaines.

Source Le Figaro | Alain Barluet | 09/02/2024

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