Guerre des visas entre la France et le Niger

Niamey reproche à Paris d’avoir refoulé des Nigériens en possession de visas longue durée à qui on a notifié l’annulation de leurs visas à leur arrivée en France. Mondafrique n’a pas réussi à vérifier le nombre de Nigériens concernés par cette décision. En l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays depuis la fermeture de l’ambassade de France à Niamey le 2 janvier, seul un bref communiqué publié sur le site internet de la Chancellerie le 3 février réagit à cette situation.

 

Ce message impute au Niger la responsabilité de la détérioration des services consulaires et diplomatiques, rappelant, comme à chaque fois, « les dégradations occasionnées lors de l’attaque de l’emprise diplomatique le 30 juillet dernier, ainsi que des entraves d’accès aux services de l’ambassade imposées par les forces nigériennes ». ‘Les étudiants ayant mené à terme leur procédure de visa avant le 26 juillet ont pu se rendre en France sans restriction pour y poursuivre leurs études. Ils sont toujours les bienvenus dans nos universités.

 

Ceux qui bénéficient de bourses du gouvernement français continuent de les percevoir », poursuit le texte. « En outre, la décision nigérienne de dénoncer la convention bilatérale institution le centre culture franco-nigérien Jean Rouch, qui accueillait Campus France, organisme en charge des mobilités étudiantes vers la France, rend impossible le traitement des dossiers des étudiants nigériens souhaitant s’inscrire dans les universités françaises. »

 

Cependant, conclut l’auteur du communiqué, « l’ambassade de France tient à préciser que tous les ressortissants nigériens en possession d’un visa valide sont toujours les bienvenus en France. » Au lendemain du coup d’Etat, avec les menaces françaises de soutien à une intervention armée pour rétablir le Président nigérien Mohamed Bazoum dans son fauteuil, un bras de fer sans précédent a opposé les deux pays autour du retrait du contingent militaire français et de l’ambassadeur de France Sylvain Itté.

 

Mais leur départ en fin d’année n’a pas permis de rétablir une relation normale. Le Centre culturel a été fermé unilatéralement par ses responsables français ainsi que le lycée La Fontaine, dont on vient d’apprendre la fermeture définitive tout récemment.