Les dirigeants des Caraïbes se réunissent à Ottawa pour discuter climat et Haïti
Pas encore publiéLes dirigeants des pays des Caraïbes demandent au Canada d’intensifier ses efforts en vue d’une réforme des institutions financières mondiales afin que les petits États puissent lutter contre le changement climatique.

Le premier ministre Justin Trudeau rencontrait mercredi à Ottawa une douzaine de dirigeants des Caraïbes, dans le cadre d’un sommet de deux jours visant à nouer des liens plus étroits avec le Canada.
La Communauté des Caraïbes (CARICOM) comprend 15 pays et cinq territoires d’outre-mer, s’étendant des Bahamas à Trinité-et-Tobago - mais pas Cuba. Les chefs de gouvernement du CARICOM ont commencé la journée mercredi par une réunion matinale axée sur la lutte contre le changement climatique, la croissance verte et la biodiversité.
Cette réunion était suivie par une discussion sur la réforme des institutions de prêts telles que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ces dernières années, les États des Caraïbes ont décrit un dilemme dans lequel ils sont désormais plongés : des pays à revenu intermédiaire qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier du même financement que certaines régions de l’Afrique subsaharienne. Cela les laisse économiquement dévastés par les gros ouragans, sans pour autant pouvoir se permettre les infrastructures nécessaires pour résister à de telles tempêtes.
« Nous assistons à ces réunions et nous ne parvenons pas à faire bouger les choses [à cause] de l’absence de volonté politique, a déploré mercredi la première ministre de la Barbade, Mia Mottley. Le Canada a le potentiel non seulement d’être un leader dans ce domaine, mais aussi de commencer à être en mesure de nous aider à dire la vérité aux décideurs. » Mme Mottley fait partie des dirigeantes de pays qui ont proposé de nouveaux mécanismes de financement, tels qu’une « matrice de vulnérabilité » qui prend en compte la capacité économique des petits pays ainsi que leur exposition à des événements climatiques extrêmes.
Le Canada a soulevé la nécessité d’une telle réforme lors de plusieurs forums mondiaux, notamment lors du discours de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, l’année dernière à l’Assemblée générale des Nations unies. La première ministre Mottley a souligné mercredi que « quelques pays bloquent encore les progrès » vers une réforme, sans les nommer.
« Nous empêchons littéralement des pays à réagir de manière adéquate au maintien de la vie des populations », a-t-elle déploré. M. Trudeau et Mme Mottley coprésident le « Groupe des défenseurs des Objectifs de développement durable », un comité des Nations unies.
À ce titre, ils se sont concentrés sur les tentatives d’aider les petits États qui luttent pour se remettre économiquement des effets de la pandémie de COVID-19 tout en étant confrontés à des catastrophes naturelles. Dénouer la crise en Haïti.
Les dirigeants devaient discuter par ailleurs mercredi de la crise politique et humanitaire en Haïti, dans l’espoir de mettre fin à la violence des gangs criminels, qui menace de se propager dans la région. Ces réunions marquent d’ailleurs la première visite au Canada du premier ministre haïtien, Ariel Henry, depuis août 2021, lorsqu’il a assumé ses fonctions sans avoir été élu, à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet.
M. Trudeau fait pression sur Ariel Henry pour qu’il travaille avec ses opposants politiques. Son cabinet a publié une déclaration qui évoque le besoin urgent d’un accord de partage du pouvoir entre le premier ministre Henry et les groupes d’opposition.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé plus tôt ce mois-ci une intervention militaire multinationale en Haïti, dirigée par le Kenya, pour éliminer les gangs criminels qui ont commis des violences et bloqué l’accès aux produits essentiels. Le cabinet de M. Trudeau a déclaré que la séance de mercredi visait à garantir la stabilité d’Haïti à la fin de cette mission, en demandant à d’autres États des Caraïbes d’aider, avec le Canada, le pays à établir un maintien de l’ordre efficace et à lutter contre la corruption.
Le sommet d’Ottawa a lieu alors que le Canada cherche à obtenir des votes pour sa candidature au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. À l’ouverture du sommet, M. Trudeau a déclaré que le Canada considérait les pays du CARICOM comme des partenaires dans un monde turbulent. « Il est désormais plus clair que jamais que la politique économique est une politique de sécurité, une politique climatique et une politique sociale - tout est interconnecté », a-t-il soutenu. « Nous traversons une période grave et lourde de conséquences.
En tant que partenaires stratégiques, en tant qu’amis, nous devons travailler ensemble si nous voulons protéger notre population, si nous voulons répondre aux attentes de nos citoyens. » Les dirigeants doivent participer jeudi matin à une table ronde sur le commerce et l’investissement, avant une conférence de presse de clôture en après-midi.
Source LE DEVOIR
- Détails
- Le Courrier Africain
OpinionsTout Lire
-
Nicolas Baverez: «La débâcle africaine»
- Le Courrier Africain
- 28.Avr.2024
-
Jean-François Colosimo: «Occident, l’ennemi mondial numéro 1»
- Le Courrier Africain
- 28.Avr.2024
-
Passage à un régime dit "parlementaire" au Togo : le coup d'Etat de trop ?
- Le Courrier Africain
- 22.Avr.2024
-
Patrick de Saint-Exupéry, journaliste : « Au Rwanda, il y a trente ans, l’Elysée a engagé la France dans la voie du déshonneur »
- Le Courrier Africain
- 12.Avr.2024
-
Podcast : L'essoufflement du modèle démocratique au Sénégal par le Professeur Souleymane Bachir Diagne
- Le Courrier Africain
- 12.Mar.2024
-
Sénégal : Abdoul Mbaye : Portrait d’un homme d’État accompli
- Birame MBOUP
- 12.Mar.2024
Newsletter
